[Soirée Émergence #1] Chériff Bakala / Masna’
Sony, la bombe à hydrogène - Chériff Bakala
Récits urbains du Congo
Chériff Bakala Voix Anne-Sarah Faget Voix Fred Costa Saxophones Vladimir Kudryavtsev Contrebasse Zing Kayolo Kipulu Guitare, voix Bambi Beaurel Fabe Batterie, sanza, percussion, voix
Sony la Bombe à hydrogène mélange les genres et les cultures. Rumba, hip hop, théâtre, musique improvisée, blues, fusionnent, s’apparentant à une forme théâtrale musicale, à moins que ce ne soit une partition de musique théâtralisée... Tous les interprètes passent d’un registre à un autre, tour à tour musiciens, acteurs et danseurs. Les textes sont déclamés en français, tout en empruntant d’autres langues Kongo (lingala, kikongo, kituba) et étrangères : écrits de l'écrivain congolais Sony Labou Tansi qui sont mis à l’épreuve de la musique, du slam, du rap, du chant et de la danse, ou reprises de Franklin Boukaka, chanteur brazzavillois assassiné en 1972, et du musicien Joseph Kabasel, père de la musique congolaise moderne.
Ce concert du musicien Chériff Bakala, musicien congolais exilé en France, vise à faire entendre la vie d’une rue de Brazzaville et la qualité de son ambiance sonore, à la fois bruyante et feutrée. L’action s’ancre dans un nganda, ce type de débit de boisson qui s’organise à l’intérieur des parcelles et dans les cours des maisons. On y discute de tout et de rien, les conversations s’entrecoupent, restent suspendues et reprennent au hasard d’un incident. Ces ngandas accueillent aussi des groupes de musique pour divertir la clientèle, rythmant les échanges, prenant le pas sur les dialogues. Lieux de rencontre, ils sont aussi des théâtres où l'on se met en scène, et c’est là où enfle la rumeur, comme la tristement célèbre Radio Trottoir. Barman, consommateurs, serveurs, musiciens : la parole circule, s’inspirant de faits réels pour raconter le monde autour de la figure principale d’un client...
Saxophones, contrebasse, guitare électrique, sanza, percussions congolaises et voix se mêlent à des samples pour rendre cette tension sonore qu’on retrouve dans ces ngandas, comme une multitude de couches qui se superposent et vont crescendo jusqu’à l’accord final. À votre bonne écoute et bonne santé, donc !
Masna’
Jazz métissé
Marco Luparia Batterie, glockenspiel, feedback, composition Pietro Elia Barcellona Contrebasse Federico Calcagno Clarinette, clarinette basse Sol Léna Schroll Saxophone alto Hector Léna Schroll Trompette Clément Merienne Piano préparé, harmonium
Projet rassemblant pour la première fois trois musiciens français et trois musiciens italiens aux itinéraires singulièrement différents, Masna' est une recherche dans les coins les plus poussiéreux de la mémoire, là où les secrets cachés dans les tiroirs deviennent le centre d'une exploration personnelle et musicale intime.
Au-delà de leurs parcours éloignés, l'intérêt commun des musiciens pour des traditions millénaires - en particulier le gagaku japonais, le gamelan indien, la musique carnatique indienne et la musique sacrée européenne - mène leurs improvisations dans une recherche ignorant les frontières.
À travers une découverte réciproque, l’hybridation des instruments acoustiques avec l’électronique et la post-production donne ainsi vie à des pièces de nature mixte, nourries de multiples contrastes et dévoilant une pluralité d'approches esthétiques.
Le groupe s'organise autour du glockenspiel, avec son timbre naïf. Par le biais de la manipulation électronique et du feed-back, la pureté des notes de l'instrument s'altère, jusqu'à parfois aboutir à une totale métamorphose.
Tout au long de compositions ouvertes, tantôt extrêmement simples tantôt complexes, les six musiciens développent des improvisations structurées au cours desquelles ils jouent avec les timbres et les formes, créent une musique où le jazz d'avant-garde, les musiques contemporaines et les traditions extra européennes se mêlent dans des textures colorées et imprévues.
Dans Masna', le processus d’improvisation se fait ainsi composition en temps réel, chaque musicien cherchant à repousser les limites de ses instruments au moyen de techniques étendues, créant dès lors un son collectif indivisible, organique et novateur.
Production Détours de Babel dans le cadre des Chantiers - Émergence avec le soutien de la Fondation Orange et de la SACEM