La Cozna

Comment, aujourd'hui, baignés dans une culture mondialisée et riches de toutes les rencontres avec les musiques du monde, traditionnelles et savantes tout en étant imprégnés par les musiques contemporaines, peut-on parvenir à s'ancrer dans un territoire et développer une œuvre de l'« ici », en se réappropriant une musique et une langue laissées de coté ?

Quartet à la frontières de tous ces genres, né après des heures d'écoute de collectages effectués auprès d'habitantes et habitants de diverses régions françaises, La Cozna est le fruit d'un tel questionnement face aux musiques traditionnelles. Les quatre musiciens.nes. qui forment l'ensemble ont été singulièrement touchés par cette humanité, ces vies pas si éloignées des leurs. L'envie a dès lors jailli de retisser un lien avec ces femmes et ces hommes, de redécouvrir ce patrimoine, en mêlant cette culture à toutes celles qui les entouraient et les nourrissaient.

Un choix minutieux de chansons traditionnelles sert de base à des arrangements et compositions où l'improvisation, les explorations sonores et timbrales sont centrales. Le répertoire traditionnel est ainsi pensé comme un réservoir de matière musicale et poétique qui traverse l'espace et le temps, témoignant des différentes manières d'habiter le monde et de faire société, irriguant et nourrissant des esthétiques personnelles.

Un instrumentarium atypique et protéiforme, aux possibilités sonores foisonnantes, est dès lors né de la réunion des quatre artistes. Tantôt saxophone ou clarinette basse, tantôt contrebasse ou contrebasse préparée, guitare aux multiples effets, violoncelle ou chant..., les timbres se mêlent les uns aux autres et s'enlacent pour créer une matière sonore riche et énigmatique.

Entre musique traditionnelle, musique répétitive et musique improvisée, quatre identités musicales bouillonnantes se saisissent de l'apparente simplicité des chansons populaires. À leur manière, ils déroulent les histoires pour en percer les secrets et les sous-entendus subversifs, et ainsi partager toute la liberté de cette poésie populaire qui transpire dans La Cozna.